Les trappeurs de l'Arkansas by Aimard Gustave

Les trappeurs de l'Arkansas by Aimard Gustave

Auteur:Aimard, Gustave [Aimard, Gustave]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Aventures
Éditeur: Ebooks libres et gratuits
Publié: 2011-05-10T22:00:00+00:00


XVII

La Tête-d’Aigle

La Tête-d’Aigle était un chef aussi prudent que déterminé, il savait qu’il avait tout à craindre des Américains s’il ne parvenait pas à dissimuler complètement sa piste.

Aussi, après le succès de la surprise qu’il avait exécutée contre le nouveau défrichement des Blancs, sur les bords de la grande Canadienne, il ne négligea rien pour mettre sa troupe à l’abri des terribles représailles qui la menaçaient.

L’on ne peut se faire une idée du talent déployé par les Indiens lorsqu’il s’agit de cacher leur piste.

Vingt fois ils repassent à la même place, enchevêtrant les traces de leur passage les unes dans les autres, jusqu’à ce qu’elles finissent par devenir inextricables, ne négligeant aucun accident de terrain, marchant dans les pas les uns des autres pour dissimuler leur nombre, suivant des journées entières le cours des ruisseaux, souvent ayant de l’eau jusqu’à la ceinture, poussant même les précautions et la patience jusqu’à effacer avec la main, et pour ainsi dire pas à pas, les vestiges qui pourraient les dénoncer aux yeux clairvoyants et intéressés de leurs ennemis.

La tribu du Serpent, à laquelle appartenaient les guerriers commandés par la Tête-d’Aigle, était entrée dans les prairies au nombre de cinq cents guerriers à peu près, afin de chasser le bison et de livrer combat aux Pawnees et aux Sioux, contre lesquels ils guerroient continuellement.

Le but de la Tête-d’Aigle, aussitôt sa campagne terminée, était de rejoindre immédiatement ses frères, afin de mettre en sûreté le butin fait par lui à la prise du village et d’assister à une grande expédition que sa tribu préparait contre les trappeurs blancs et métis disséminés dans les prairies et que les Indiens considèrent avec raison comme des ennemis implacables.

Malgré le luxe de précautions déployé par le chef, le détachement avait rapidement marché.

Le soir du sixième jour écoulé depuis la destruction du fort, les Comanches s’arrêtèrent sur les bords d’une petite rivière sans nom, comme il s’en rencontre tant dans ces parages et se préparèrent à camper pour la nuit.

Rien de plus simple que le campement des Indiens sur le sentier de la guerre.

Les chevaux sont entravés afin qu’ils ne puissent s’écarter ; si l’on ne craint pas de surprise on allume du feu, dans le cas contraire, chacun s’arrange comme il peut pour manger et dormir.

Depuis leur départ du fort, aucun indice n’avait donné lieu aux Comanches de supposer qu’ils fussent suivis ou surveillés, leurs éclaireurs n’avaient découvert aucune piste suspecte.

Ils se trouvaient peu éloignés du camp de leur tribu, leur sécurité était donc complète.

La Tête-d’Aigle fit allumer du feu et plaça lui-même des sentinelles pour veiller au salut de tous.

Lorsqu’il eut pris ces mesures de prudence, le chef s’adossa contre un ébénier, prit son calumet, et ordonna que le vieillard et la femme espagnole lui fussent amenés.

Quand ils furent devant lui, la Tête-d’Aigle salua cordialement le vieillard et lui offrit son calumet, marque de bienveillance que le vieillard accepta tout en se préparant à répondre aux questions que sans doute l’Indien allait lui adresser.

En effet, après quelques instants de silence, celui-ci prit la parole.



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